Rwanda- Bras de fer : HRW qui accuse le ministère de la justice de déformer son travail !

Publié le par veritas

Carina Tertsakian, chercheuse en charge du Rwanda à HRW.

Carina Tertsakian, chercheuse en charge du Rwanda à HRW.

L'ONG Human Rights Watch (HRW), accusée par les autorités rwandaises de faire la «propagande» de «groupes terroristes» tels que les FDLR, a nié tout «parti pris». Dans un communiqué publié ce mardi 3 juin, l’ONG de défense des droits de l’homme s’est également dite profondément préoccupée par le fait que le ministère rwandais de la Justice a «grossièrement déformé (son) travail (…) et dénigré son personnel».
 
Ce n'est pas la première fois que le gouvernement rwandais critique le travail de l'organisation de défense des droits de l'homme basée à New York, Human Rights Watch. Cette fois, c'est par la voix du ministère de la Justice que les critiques sont intervenues, publiées dans une tribune du New Times, un quotidien rwandais pro-gouvernemental.
 
Le ministère y accuse HRW de « propagande politique pour des groupes terroristes » et « contre le gouvernement du Rwanda ». Le document est, officiellement, une évaluation du ministère sur le travail de l'ONG et menacerait donc le renouvellement du protocole d'entente entre les deux parties qui permet à HRW de travailler et enquêter sur le territoire rwandais.
 
Le protocole prévoit pourtant que l'ONG consulte les autorités rwandaises avant toute publication. Mais pour le ministère de la Justice, les positions critiques de HRW sont orientées et encouragent les discours des groupes armés dont les FDLR, ennemis armés déclarés du gouvernement.
 
Les FDLR - Forces démocratiques pour la libération du Rwanda - sont des rebelles hutu rwandais actifs dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), accusées par Kigali d'avoir pris une part active au génocide de 1994.
 
Le ministère reproche également à HRW d'avoir orchestré une campagne acharnée contre la police rwandaise qui remettrait en cause l'indépendance du système judiciaire rwandais. Il accuse également l'organisation de ne pas avoir toujours consulté le gouvernement de Kigali avant de publier ses rapports.
 
HWR nie toutes ces accusations. Carina Tertsakian, chercheuse en charge du Rwanda pour l'ONG, avait déjà connu des difficultés pour travailler sur place, en 2010, juste avant l'élection présidentielle. Plus de dix ans plus tôt, en 1999, le rapport d'Alison Des Forges pour Human Rights Watch avait également été critiqué par les autorités rwandaises.
 
« Les accusations nous ont surpris »
 
Jointe par RFI, Carina Tertsakian explique que HRW a un dialogue continu avec les autorités rwandaises et regrette de ne pas avoir été prévenue avant cette publication. Elle craint aujourd'hui que les activités de tous les groupes qui émettent des critiques envers le régime rwandais soient entravées.
 
« Les accusations nous ont surpris puisque le ministère de la Justice ne les avait pas partagées directement avec nous. Aussi, la première fois que nous avons entendu parler de cela, c’était lorsque nous avons lu l’article dans le New Times », a déclaré Carina Tertsakian.
 
« Nous sommes très préoccupés par le fait que le ministère de la Justice a déformé le travail de HRW ; a présenté une image tout a fait fausse du travail que nous faisons au Rwanda, notamment en disant que nous sommes partisans des FDLR, ce groupe armé, majoritairement rwandais qui existe à l’est du Congo et qui est composé, en partie, de personnes qui ont participé au génocide, au Rwanda, en 1994 », déplore-t-elle.
 
« Le ministère accuse donc HRW de travailler en collaboration avec les FDLR et d’être même leur porte-parole et de mener une campagne contre le gouvernement rwandais. Toutes ces accusations sont complètement fausses. HRW travaille indépendamment et de manière impartiale au Rwanda. Nous avons les mêmes méthodes de travail et la même objectivité dans notre travail au Rwanda que dans touts les autres pays où nous travaillons », a tenu à rappeler Carina Tertsakian.
 
Source : RFI
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>uwo ni Kagame yavuze kandi ko >.Abamunenga abasubiza yihuse kandi ntatinda kuko nta mutima wa kimuntu afite turasaba abasenga gusengera abanyarwanda.
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