Rwanda: Paul Barril, et ancien membre du GIGN, est actuellement entendu par la SDAT
(Photo Paul Barril) Selon nos informations, l'ancien capitaine de gendarmerie, Paul Barril, et ancien membre du GIGN, est actuellement entendu par la SDAT, la sous -direction anti-terrorisme, à la demande du juge Trévidic dans l'enquête sur l'assassinat du président rwandais, Juvéna Habyarimana. Une perquisition est également en cours à son domicile parisien. Ancien commandant du GIGN, Paul Barril avait également présidé la cellule anti-terroriste de l'Elysée durant le premier septennat de François Mitterrand. Au moment de l'attentat qui a coûté la vie au président Habyarimana et déclenché le génocide, Paul Barril avait fait plusieurs voyages au Rwanda.
Cette audition intervient une semaine après la révélation par le quotidien Libération d'un document de l'Onu indiquant que, à la veille du génocide, quinze missiles Mistral, alors interdits à la vente, figuraient au sein de l'arsenal de l'armée rwandaise. Ce document de l'ONU, a été versé au dossier d'instruction sur l'attentat contre le président Habyarimana, affirmait Libération. La liste révélant la présence de ces missiles sol-air de fabrication française -- découverte par une journaliste britannique dans les archives de l'ONU -- a été remise jeudi aux juges Marc Trévidic et Nathalie Poux par les avocats des personnalités rwandaises mises en examen dans cette affaire par le juge Bruguière en 2006, précisait le quotidien.
Des armes françaises retrouvées retrouvés dans l'arsenal rwandais
L'attentat du 6 avril 1994 contre l'avion du président Habyarimana est considéré comme le déclencheur du génocide rwandais, qui en cent jours a coûté la vie à 800.000 personnes selon l'ONU. Le gouvernement rwandais soutient depuis 2009 que les tirs sont partis du camp militaire de Kanombe, importante base des Forces armées rwandaises (FAR, loyalistes), jouxtant l'aéroport et la résidence présidentielle au sud-est.
L'enquête française conduite initialement par le juge Jean-Louis Bruguière, avait abouti à l'inverse au lancement en 2006 de mandats d'arrêts contre des proches du président Kagame qui dirigeait en 1994 la rébellion tutsie du Front patriotique rwandais (FPR). Depuis 1994, les anciens officiers rwandais inculpés par le Tribunal pénal international pour le Rwanda n'ont cessé d'affirmer qu'aucun des leurs ne pouvait être mêlé à cet attentat car ils ne possédaient pas de missiles, rappelle Libération. Selon le quotidien, la présence de ces armes dans les stocks de l'armée rwandaise à la veille du génocide ne confirme ni ne contredit l'enquête en cours du juge Trévidic. Elle n'est qu'un élément qui incite à se poser des questions "sur l'enfumage constant de ce dossier", comme le souligne Bernard Maingain, l'avocat des officiels rwandais mis en examen, cité par le quotidien.
source: TF1News