Washington accuse Kigali : manœuvres de Paul Kagame pour saboter un accord minier stratégique USA–RDC.
Washington / Kigali / Kinshasa – Les révélations qui circulent dans les couloirs du Congrès américain ont de quoi provoquer un séisme diplomatique. Des sources à Washington affirment que des collaborateurs du président rwandais Paul Kagame mèneraient un lobbying actif pour convaincre des élus démocrates de torpiller un projet de partenariat minier majeur entre les États-Unis et la République démocratique du Congo (RDC), porté par le président Donald Trump.
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Ce partenariat, stratégique pour sécuriser l’accès américain aux minerais congolais — cobalt, cuivre et autres ressources indispensables à l’industrie des batteries et des hautes technologies — vise à réduire la dépendance des États-Unis vis-à-vis de la Chine. Mais Kigali verrait cet accord comme une menace directe à son influence économique dans la région des Grands Lacs.
Ciblage politique au Congrès.
Dans cette opération d’influence, une élue démocrate, Linda Sánchez, est pointée du doigt. Bien qu’elle ne siège pas à la Commission des affaires étrangères, qui suit ce dossier depuis des mois, elle a récemment diffusé une lettre accusatrice contre l’accord. Le document, dénoncé comme «truffé d’allégations mensongères», est perçu comme une arme politique pour bloquer l’initiative Trump, au profit d’intérêts que certains qualifient d’«hostiles» à la RDC.
Le double jeu de Kagame.
Pour les critiques américains, le calcul de Paul Kagame est clair : empêcher Kinshasa de nouer un partenariat direct avec Washington afin de maintenir un rapport de force favorable au Rwanda dans l’Est congolais, une région riche en minerais et déjà minée par des conflits. Les accusations sont cinglantes : Kagame «n’est pas un allié des États-Unis, sauf quand il veut notre argent» et il «s’oppose activement» aux initiatives américaines en Afrique centrale.
Le message est brutal : «On ne peut pas lui faire confiance, ni à Goma, ni à Washington.»
La carte qatarienne dans la partie.
Selon des informations concordantes, vu l’implication grandissante du gouvernement rwandais dans l’insécurité en RDC et afin d’apaiser les tensions entre les États-Unis et le Qatar autour de l’exploitation des minerais congolais, Washington aurait discrètement demandé à Doha de réorienter sa stratégie régionale. Les Américains auraient ainsi conseillé aux Qatariens de se rapprocher du gouvernement congolais pour investir directement en RDC, plutôt que de soutenir Kigali.
Cette approche permettrait aux investisseurs qataris de récupérer une partie des fonds injectés au Rwanda — notamment dans la construction de l’aéroport international de Bugesera et d’autres projets — tout en coupant progressivement l’appui au régime de Kagame.
Dans la foulée, Cheikh Al Mansour Bin a entamé une tournée officielle en RDC, accompagné d’une délégation d’une vingtaine de personnes, signe que Doha prend au sérieux cette réorientation stratégique.
Un risque d’embrasement diplomatique.
Si ces accusations se confirment, elles pourraient marquer un tournant dans les relations entre Kigali et Washington. Le Rwanda, longtemps présenté comme un partenaire-clé dans la région, pourrait être perçu comme un acteur perturbateur, travaillant contre les intérêts américains. En toile de fond, c’est la bataille mondiale pour les minerais stratégiques qui se joue, avec la Chine, le Qatar et d’autres puissances en embuscade.
Veritasinfo.