Pillage des ressources minières à Goma : le RDF accusé de vol massif.

Goma, RDC – Le gouvernement congolais accuse les forces rwandaises du Rwanda Defence Force (RDF) d’avoir pillé d’importantes quantités de ressources minières stratégiques lors de la prise de la ville de Goma. Selon un rapport officiel adressé à la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL), des stocks entiers de coltan, cassitérite, wolframite et or auraient été emportés vers le Rwanda, causant un préjudice économique majeur à la République Démocratique du Congo (RDC).

Un vol organisé de minerais stratégiques.

Les autorités congolaises dénoncent le pillage de 78 tonnes de coltan, 112 tonnes de cassitérite, 25 tonnes de wolframite et 320 kg d’or qui étaient entreposés à Goma avant l’arrivée du RDF. Ces minerais, destinés à l’exportation, sont essentiels pour les industries technologiques mondiales, notamment dans la fabrication de composants électroniques et de circuits intégrés.

Le rapport transmis à la CIRGL souligne que ces actes ne sont pas isolés, mais s’inscrivent dans une stratégie plus large de prédation économique orchestrée par le Rwanda sur le sol congolais.

Un impact économique désastreux pour la RDC.

La RDC, riche en ressources naturelles, dépend fortement de l’exploitation et de l’exportation de ces minerais pour financer son développement. Le vol de ces matières premières représente une perte financière colossale, estimée à plusieurs dizaines de millions de dollars.

Outre les conséquences économiques, ce pillage renforce les tensions entre Kinshasa et Kigali, alors que la RDC accuse déjà le Rwanda de soutenir les rebelles du M23, responsables de nombreuses exactions dans l’est du pays.

Appels à des sanctions internationales contre le Rwanda.

Face à cette situation, le gouvernement congolais exige une réaction immédiate de la communauté internationale. Il demande à la CIRGL, à l’Union africaine et aux Nations unies d’ouvrir une enquête et de sanctionner le Rwanda pour ce pillage flagrant.

Des organisations de la société civile appellent également les grandes puissances et les entreprises du secteur technologique à cesser d’acheter des minerais issus du commerce illégal alimenté par le RDF et ses alliés.

Le Rwanda rejette les accusations.

De son côté, Kigali nie toute implication et qualifie ces accusations de «propagande anti-rwandaise». Le gouvernement rwandais affirme que ses forces n’ont jamais procédé à de tels pillages et que ces accusations visent à détourner l’attention des véritables problèmes sécuritaires de la RDC.

Cependant, plusieurs rapports d’ONG et des témoignages recueillis à Goma confirment la présence de convois transportant des minerais en direction du Rwanda après la prise de la ville.

Une escalade des tensions dans la région des Grands Lacs.

Cet épisode s’inscrit dans un contexte plus large d’instabilité à l’Est de la RDC, où des groupes armés et des acteurs étrangers se disputent le contrôle des ressources naturelles.

Alors que Kinshasa multiplie les appels à l’aide, la question reste de savoir si la communauté internationale prendra des mesures concrètes pour empêcher le pillage des richesses congolaises et restaurer la souveraineté du pays sur ses ressources minières.

Veritasinfo